Home Box-Office : au-delà des salles obscures, offrir le 7ème art à portée de télécommande pour perpétuer la gloire d’Hollywood. Il suffisait juste de transformer le bon vieux feuilleton en long métrage. Merci Les Sopranos. Depuis, Showtime, FX et AMC ont rejoint la partie mais voilà, HBO a bien envie de leur rappeler que la fête est finie avec Boardwalk Empire : The Untouchables ont copulé avec The Goodfellas pour donner naissance à un pilote dont Scorsese est le parrain. Même en 2010, ce sera dans les vieux pots que l’on fera les meilleurs soaps.

Même si la chaîne n’a pas à rougir de son catalogue actuel avec Bored To Death, Entourages et autre Treme, elle a besoin de renouer avec sa gloire passée, car les séries sont devenues encore plus lucratives que certains blockbusters. En 2009, HBO a décidé de retourner la vapeur pour porter un grand coup à ses concurrents. Et quoi de plus logique que de réutiliser le thème qui lui a permis de s’imposer comme la chaîne qui aura explosé les codes graphiques et esthétiques des séries : la Mafia.
Mais cette fois, HBO revient aux origines et prend le contre-pied de l’atmosphère Mad Men, la série qui a permis aux Zazous d’envahir les colonnes de GQ en 2007 : Broadwalk Empire a pour cadre les années 1920, Al Capone et la prohibition, c’est-à-dire un après-guerre où l’on désire (re)vivre plus que tout, où l’on rêve d’une liberté retrouvée grâce au Jazz et à l’avénement du cinéma parlant. La consécration d’une époque des possibles, comme pour montrer que la chaîne a encore de la ressource. Un Music-Hall des temps modernes avec Joséphine Baker et Charleston, le tout arrosé d’une bonne rasade de malt distillé à l’alambic de récup’.

« It’s not TV, It’s HBO »

Qu’ils sont malins les directeurs de programme, ils ne vont pas nous refaire le coup du flic courageux auto-proclamé super-héros puritain contre les Bad Boys endimanchés, prêts à tout pour miser leur argent sale dans les pires tripots du New-Jersey. Le personnage principal sera un Eliott Ness du côté obscur, ambitieux et calculateur mais toujours attachant. Un Dexter en costard ou bien un Tony Soprano instruit, comme vous voudrez. C’est donc le plus naturellement du monde que HBO a de nouveau accordé sa confiance à un des fondateurs de son succès : Terence Winter, scénariste et producteur de nombreux épisodes des Sopranos. Mark Wahlberg, le flic irascible et violent des Infiltrés s’occupera de la production – puisqu’il remplit déjà parfaitement cette mission pour Entourage, et Scorsese donnera son accord pour tourner le pilote. Depuis, 11 autres épisodes ont été conçus pour constituer la première saison d’une série événement. Reste maintenant à trouver un acteur…

« The Birth, High Times, and Corruption of Atlantic City »

La chaîne à péage a fait une offre que tous ces braves gens ne pouvaient pas refuser : Steve Buscemi dans le premier rôle. Oui monsieur, l’homme qui a déjà su se glisser dans la peau du sale bonhomme en incarnant le cousin de Tony Soprano, Mr Pink dans Reservoir Dogs, une pauvre crapule dans Miller’s Crossing mais aussi, grâce aux frères Coen, dans celle du gentil con en jouant un employé d’hôtel servile dans Barton Fink et surtout Donny, la tête à claque partenaire de bowling du Big Lebowsky. Pour Boardwalk Empire, il sera Enoch « Nucky » Thompson, un personnage directement inspiré d’Enoch Johnson, parrain de la mafia d’Atlantlic City pendant les années folles. Nucky désire se lancer dans la vente clandestine d’alcool et enrôle Jimmy Darmody, un soldat de la Première Guerre Mondiale, joué par Michael Pitt (guitariste de Pagoda). La déchéance d’un héros et qui plus est d’un militaire, encore un thème propre à émouvoir le téléspectateur américain. Al Capone, interprété ici par Stephen Graham, le second rôle un peu bêta de Snatch, fera lui aussi partie intégrante de la série. Un autre mythe américain remasterisé. Mais le chemin sera très long pour éclipser De Niro…

« To those beautiful ignorant bastards ! ». Boardwallk Empire a le mérite d’être un des projets les plus enthousiasmants de HBO. Problème : le casting est aussi alléchant que celui d’un All-Stars Band dont on soupçonne qu’il sera décevant à l’arrivée mais que l’on espère toujours fantastique. Alors, Boardwalk Empire: plutôt Them Crooked Vultures ou plutôt Cream ? Avec Steve Buscemi, je mise sur Cream. Diffusion le 19 septembre prochain.

3 commentaires

  1. yep à tenter, la réal me parait un chouia gangs of new york ( une daube intégrale)mais on doit pouvoir s’y faire si l’intrigue est bonne
    il n’y à pas à tortiller HBO c’est quand même un label qui tient la route pour les séries

    nice le parallèle them crooked vultures Vs cream

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