Avec un nom pareil, les jeux de mots sont multiples et tous plus fondants les uns que les autres. Oui mais voilà, pour leur troisième album les Canadiens de Chocolat mettent la barre tellement haute qu'on en vient à se demander si « Rencontrer Looloo » n’est pas l’album que les Stones auraient pu sortir si Mick avait été remplacé par un gros Balavoine égaré sur un stand Hard-FM du Hellfest. Et c’est même pas une blague.

« On est meilleurs qu’R.E.M. » N’importe quel groupe décidant d’ouvrir son album par un titre pareil s’avère soit complètement cinglé, soit complètement génial. Le titre du disque en question, « Rencontrer Looloo », comme le titre qui suit, Ah ouin, confirme que c’est un peu des deux ; le « un peu » étant ici à multiplier par cent tant ce troisième album dégueule de sons simultanés ; c’est un peu ce Ben & Jerry’s du rock’n’roll qui devrait aussi bien satisfaire les amateurs de grosses poêlés hard rock que les nostalgiques d’ambiances flippantes héritées du futur (Koyaanisqatsi, dédicace cachée à Philip Glass ?) ou ceux pour qui le rock garage actuel est devenu aussi conformiste qu’une chemise Vichy de François Fillon.

Si on peut encore une fois insister sur le fait qu’il faut être québécois pour se délester aussi facilement des complexes linguistiques chers à nos chanteurs français qui en sont encore à hésiter entre le oh yeah et le oh oui, Chocolat, dans sa dernière évolution Pokémon, apparaît tel qu’on a toujours révé d’entendre le rock hexagonal ; le son est ample, libéré de sa gaine ; et il faut souvent s’y reprendre à deux fois sur le tracklisting pour comprendre le lien logique entre des morceaux à triple couches de Nutella. Il y a le prog-rock typique des 70’s sur Golden Age (et miracle d’un exercice impossible, des paroles en V.F. sur un sax à fond les potards), le Led Zeppelin baveux qui s’invite sur Looloo et cette vision assez anachronique des Stones enregistrant leur « Exile » à la Villa Nellcote avec Balavoine sur Retrouver Looloo, un déluge de guitares et de cuivres d’où émergent difficilement des paroles incompréhensibles hurlées derrière la porte des WC du studio.

Le mode d’emploi du disque, la bio donc, évoque un concept album « rendant hommage à Looloo, demi-dieu issu des poussières galactiques avec une tête en forme de guitare et l’intelligence d’un musicien de hard rock ». Disons-le clairement, on arrive au bout de ce troisième album (si tant est que « Piano Elégant » ne compte pas pour du beurre) sans avoir rien pigé à cette histoire, ni trouvé ce Looloo dont il est ici question. Ce qui est certain en revanche, c’est que cet OVNI – pour peu qu’on ait grandi avec le traumatisme Téléphone en trame de fond – a trouvé le langage universel, celui du lalala, qui permet de parler à n’importe qui en quatre mesures.

Chocolat // Rencontrer Looloo // Teenage Menopause
https://teenagemenopause.bandcamp.com/album/rencontrer-looloo

7 commentaires

  1. et moi, je veux faire un don d’argent tres sale, qui pue, tu vois le genre, l’argent des pédophiles ltd, tu prends , c anonymme, et je veux un article sur le K.K.K. a bicyclette, c ma sale condition.

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