YUK-FÜ
Label de proximité et de famille recomposée

Il était une fois le label Yuk-Fü qui, ne passons par quatre chemins, signifie « Fuck You ». Pas dans un vieil argot Tokyoïte mais en anglais quand on bouscule les lettres de l’injonction. Deux papas, un son, un chien, des adoptions, une femme, des tontons flingueurs et un jeune gendre moderne. Voici l’arbre de généalogie bien touffu de ce label français pas foutu.
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CHRISTOPHE
« Paradis Retrouvé », des collages immédiats

Quand on tombe nez à nez avec le « Paradis Retrouvé » de Christophe, on pourrait presque croire à une boucle qui se boucle avec « Les Paradis Perdus », une suite de points de suspension, des « morceaux » au sens littéral, puisqu’il s’agit de bribes laissées en suspens. Mais non, c’est « Paradis Retrouvé » au singulier, comme « Le Temps » Proustien, large programme d’une époque révolue qui ouvre une parenthèse repliée sur elle-même puisqu’il a, ce paradis, un début et une fin : « témoignage sonore des années 70 et 80 » sur les traces de l’ombre de Francis Dreyfus.
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FESTIVAL DES MUSIQUES VOLANTES
Une édition de fin du monde

De Metz, je connaissais très peu, pour ne pas dire que je ne connaissais presque rien, ou alors dans une vie antérieure éventuellement. Metz, je l’avais ajouté récemment parmi les groupes de pop dont le nom n’a rien à voir avec leur lieu de résidence; quelque part entre Suede, I’m From Barcelona, Beirut, Stockholm Monsters, Architecture In Helsinki, etc. Quant à la bande de Seattle nommée Metz, la petite ville aux lumières étincelantes incarne sans doute un terrain d’excitation à égalité avec le café réchauffé et la noisette. Vérification et validation à l’occasion de la nouvelle édition des Musiques Volantes, la Metz est dite ; c’est l’endroit où se rendre pour y rester à vie.
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AU NOUVEAU LATINA
Soirée « road-trip » ce samedi

A égalité avec l’amour, la route est sans doute le thème le plus redondant dans l’art : photo, musique, cinéma, littérature, blagues, estampes japonaises… Toutes ces formes prennent souvent le parti du mouvement pour la simple et bonne déraison de nous emmener « autre part », sans que le spectateur se casse la tête à chercher un billet d’avion sur Last Minute.com. Tout ça pour dire que samedi soir le cinéma Latina prend ses spectateurs en stop pour une soirée spéciale « on the road » avec projection du film « The Hitcher » (1986) et expo ricaine du photographe Dom Garcia. Attachez les ceintures !
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PHILIPPE SFEZ
Un auteur qui vous dit merde

C’est l’histoire d’un scénariste au bout du rouleau. C’est le scénario d’une histoire au bout du rouleau. C’est l’histoire de son seul véritable chef-d’œuvre (son fils) qui réécrirait par-dessus l’histoire de son scénariste de père. « Je vous dis merde » de Philppe Sfez, c’est aussi une intrigue qui intrigue, parce qu’elle redéfinit la position du lecteur : il est un spectateur comme les autres. Au fond, écrire un roman, c’est se faire des films.
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ALEX ROSSI, « L’ULTIMA CANZONE »
Italians do it better

« Les Italiens le font mieux. » Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le nom du très chic label de Chromatics, Glass Candy, Symmetry et consorts, des groupes qu’on pourrait rapidement qualifier de post-italo disco. Seul hic : le post ici serait de trop ; d’une part parce que l’italo disco est indémodable, et d’autre part parce que leur catalogue de chansons ne sonne résolument pas plus moderne que celui de leurs modèles – les bruits de craquements façon vinyle chez Chromatics ou l’obsession Carpenter en général.
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SIR ALICE
La possibilité d’une elle

Son disque « Isle of You » devait annoncer l’été délocalisé et marquer un nouveau point sur la google map des artistes signés chez Pan European. À la place, il ne verra la lumière du jour qu’une fois la saison des feuilles mortes revenue, la faute à des médias fainéants pas — encore — emballés par sa pop mutante. Dans le décalage horaire des promotions donc, « Isle of You » sera une carte postale de l’île en cœur avec le timbre de la diva Sir Alice. Un mirage prémonitoire dont on décèlera les résonances plus tard, mais dont on peut tâter le pouls dès maintenant.
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AUTEURS ET PORNO
La possibilité d’une idylle

Pendant que B. Root passe son temps à se plaindre de la crise du X, le cinéma traditionnel trempe un doigt dans le genre, hésite, fait sa mijaurée, se penche… jusqu’à tomber dans la marmite ? On pourrait croire d’abord que le mainstream (le tradi) zieute l’underground (le porno), alors que c’est logiquement l’inverse qui devrait se produire et qui se produit dans la plupart des cas. Mais à la différence de la musique, le niveau d’exigence et de qualité se trouve bien évidemment du côté institutionnel : vous en avez vu beaucoup des pornos « de qualité », esthétiques, de vrais bons films et pas juste des machines à faire jouir ?
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JUDAH WARSKY
Interview

Un doigt en moins, le majeur, un disque de plus, solo, et pas des plus mineurs. Si le « Los » de Chicros a été supprimé quelque temps après sa naissance, Judah Warsky n’en reste pas moins un artiste pluriel. Et bien évidemment singulier. Voilà son premier album. Lancé de manière plutôt abrupte, ça reviendrait à peu près à la même chose que de décerner une victoire de la musique à Daniel Darc catégorie Révélation. « Painkillers & Alcohol » c’est pourtant bien le premier, celui où Judah Warsky devient son propre leader.
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L’ADORATION DU SACRÉ COEUR
127 ans de prière ininterrompue

Des touristes des quatre horizons aux plus fervents chrétiens pas loin de chez toi, la Basilique du Sacré-Coeur reste, après Notre-Dame, le monument le plus visité de Paris. Au delà de la beauté que renferme ses vitraux et de son fabuleux belvédère, s’y déroule l’Adoration Eucharistique. Particularité : ininterrompue, depuis 127 ans. De jour comme de nuit, les adorateurs se passent la main – les mains. Qu’il pleuve, qu’il vante, qu’il fasse la crise, la guerre, que la nuit soit blanche ou illuminée.
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ORELSAN
La règle du Je

Il y a deux ans, c’était « différent » : les jeunes et les jeunistes plébiscitaient en masse le premier album d’Orelsan, celui-ci évoquant moins une ode à la marginalité qu’une somme de liens communs à la génération 2000. On est en 2010, la 1664 a coulé sous les ponts entre les deux décennies, enfin, les deux petites années écoulées entre « Perdu d’Avance » et « Le Chant des Sirènes ».
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