JEF BARBARA
Glamorama

La moustache de Freddy Mercury et David Bowie période paillettes et suppositoires peuvent en attester, dans la vie des transgenres on n’est jamais trop aidé. Quand, trente ans après l’extinction des projecteurs sur le glam, un jeune canadien débarque avec des mimiques tirées de la cage aux folles et une poignée de chansons bouleversantes, ça donne une résur(é)rection miraculeuse.
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FEAR & LOATHING #6
Portraits chinois

En marge de ses soirées marginales fonctionnant sur l’équation barbe + bière = rock, Gonzaï organisait en septembre dernier sa soirée de rentrée à la Java avec de jeunes pop’ à l’affiche, plein de promesses. Avant de monter sur scène, Alice Lewis, Bertrand Burgalat, Christophe Chassol et le groupe Limousine se sont prêtés au jeu du portrait.
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TURZI ELECTRONIQUE EXPERIENCE
The Man-Machine

Deux ans après le disque « B » et un an après un concert anniversaire douloureux, le leader maximo à gueule d’ange revient avec un opus (dei) solitaire. Nom de code : Turzi Electronic Experience. Plus proche de Jarre que d’Hendrix et plus près de toi Saint Thetiseur, le parfait prétexte pour une rencontre aérienne. C’est bien connu : là où y’a pas d’Oxygène, y’a pas de plaisir.
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THE BRIAN JONESTOWN MASSACRE
The Singles Collection (1992-2011)

Coucou, le revoilou. Après avoir sniffé toutes sortes de farines trafiquées et reluquer le derrière de deux générations de groupies aux organes dilatées, Anton Newcombe refait surface avec un album souvenir qui résume deux décennies de montagnes rustres. Que dire, hormis le fait que cette collection de singles reste mille fois plus passionnante qu’une anthologie de Mogwai ?
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ASH BLACK BUFFLO
Andasol

Après avoir réussi à nous écoeurer du rêve américain en moins de temps qu’il ne faut à Madonna pour doper sa pop culture au Botox, l’oncle Sam revient avec au fond de son sac un ballon d’hélium, l’une de ces petites poches d’air qui font encore croire qu’un monde meilleur est encore possible. Des sosies de Terry Riley y chanteraient des messes en onomatopées, McDonalds vendrait des Steve Jobs Burger et le bruit des klaxons ressemblerait à s’y méprendre à une B.O. de Sophia Coppola. En attendant les dits miracles, le premier disque de Ash Black Bufflo permettra aux sourds de voir l’avenir et aux aveugles d’entendre cette Amérique qui n’existe plus.
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MUSTANG
« Tabou », disque de mâles entendus

En 2009, leur premier disque avait été flashé en plein excès de vitesse sur les nationales d’un pays jusque là habitué aux poids lourds. Deux ans après « A71 », les rois mages reviennent pour coller une autre image, à la fois plus précise mais toujours aussi fuyante, de ce que devrait être le rock français dans les cols escarpés. Attendus au tournant par les uns et méprisés par les autres, Mustang change de braquet. Tabula rasa ? «Tabou» l’est. Alors plutôt que de pédaler dans la semoule, Mustang défonce les préjugés. Même les miens.
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RICHARD BUCKNER
«Our Blood»

Au rayon des mystères, on trouve encore de belles reliques posées sur l »étalage. Dépoussiérez, dépoussiérez, astiquez les guitares, il en ressortira toujours un grain d’émotion chanté par les voies nasales, comme chez Richard Buckner tiens ! Superbe disque pour les divorcés, les éclopés et autres repris de justice. « Our Blood », un disque où la lumière filtre à travers les barreaux.
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BAXTER DURY
(Sea) Sex & Drugs & Rock’n’roll (and Sun)

Il a l’accent cockney, des yeux de cocker et un nouveau disque sous le bras ballant, trois marques de fabrique du flegme anglais qui caractérisent bien sa démarche. Cinq ans après avoir secoué les plaques tectoniques avec un Floor Show secoué au fond du trou, Baxter Dury revient pour recoller les morceaux. Les grumeaux plutôt, car Happy Soup est un potage fait d’eau trouble et de gros boulets qui remontent à la surface. Du père génétique (Ian Dury) au mentor spirituel (Serge Gainsbourg), le “fils de” remonte les courants à la recherche d’une reconnaissance. Après plusieurs ratés, j’ai fini par enfin le croiser.
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RAYMOND DEPARDON
Reporters

Certains s’amuseront peut-être de voir tel nom écrit en toutes lettres sur ce site, d’autres encore y reviendront à deux fois avant de comprendre qui est Raymond Depardon, vieux photographe français dont la bobine tourne encore, à presque 79 ans. Toujours est-il que découvrir son documentaire Reporters, trente ans quasiment jour pour jour après sa sortie, tient autant du choc émotionnel que du flash instantané. Le quotidien des photographes de l’agence Gamma, au début des années 80. Sans clichés.
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ZOLA JESUS
« Conatus », un assommoir pour les bénitiers

C’était précisément il y a un an, je sortais à peine d’une rencontre avec Nika Roza Danilova, je l’avais laissée là, presque morte ou pas loin, à tourner ses pouces à moitié rongés avec d’autres journalistes que moi, tous en apoplexie devant son groupe à tête d’hydre, et prêts à se prosterner devant ses mélodies gothiques surtout taillées pour les pannes d’ascenseur. Avec son troisième disque, Zola Jesus prouve aujourd’hui que le temps ne fait rien à l’affaire ; son con est toujours un hiatus et Nika un épouvantail à demi empaillé. Après le réquisitoire, passons aux délibérations du jury.
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BERNARD LENOIR
Fondu au Lenoir

Du bout des lèvres et à reculons, il a enfin fini par céder son fauteuil. « Entre musique pas comme les autres et vie au grand air, j’ai enfin choisi ». Le communiqué de presse est laconique et le temps aux adieux ; Bernard Lenoir dit au revoir à toute une génération de rockeurs boursouflés par la tristesse, avec l’élégance d’un Giscard d’Estaing qui aurait tourné le dos à la cheminée. Avant même de rappeler que ce présentateur, culte pour certains et grabataire pour d’autres, atteint aujourd’hui l’âge des séquoias increvables, ne serait-il pas temps de se regarder droit dans les yeux pour s’avouer qu’il était grand temps pour ce John Peel français de couper les micros ?
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JOAKIM
Nothing Gold

Après dix ans à se faire tailler le portrait comme une version miniature de James Murphy par tous les nez creux incapables d’entendre dans l’innovation française autre chose qu’un copier-coller, Joakim refait surface à l’exact moment où le poupon new-yorkais raccroche les gants. Simple coïncidence ou parabole pour conclure que c’est la fin des années 2000 et qu’il va falloir changer de paire de pompes pour briller sur les parquets ? Et avec ça, je vous sers quoi, vous reprendrez bien un peu de poncif pour la route ? Arrêtons là. La grande différence, après dix ans à tourner des boutons dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, c’est que Joakim est devenu vieux, que ses morceaux sont désormais reconnaissables entre mille et que l’effet de surprise semble aussi fané qu’un remix de Daft Punk is playing at my house en 2011. Pour lui comme pour les autres, plus rien ne brille vraiment et l’excitation s’est transformée en silence de plomb. Nothing gold, donc.
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