LIMOUSINE
Les quatre salopards

Leur mission est certes moins héroïque que celle des bagnards de Robert Aldrich, mais ces quatre salopards creusent lentement un tunnel sous cette prison française qu’on appelle parfois la France lorsque celle-ci ne retient du jazz contemporain que les costards froissés et les soundtracks d’Eric Serra. Limousine ou l’histoire d’un manifeste esthétique qui coupe la chique et le souffle. Plongée en apnée dans leur grand blues.
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POND
My name is Impala, Tame Impala

A mille lieux des rockeurs du dimanche affublés d’une sangle de basse à motifs Donald Duck, les australiens de Tame Impala viennent de réussir un double exploit : avoir publié le meilleur album électrique de l’année 2010 (« Innerspeaker ») et remettre le couvert deux ans plus tard avec un side project nommé Pond. Definitely too much class for the neighbourhood.
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SÉBASTIEN TELLIER
Le roi fainéant

L’incroyable vérité du freak solitaire reconverti gourou pour les masses a longtemps tenu à peu de choses. A un paradoxe surtout : la volonté d’une musique qui, d’album en album, s’est volontairement voulu régressive et qui, d’année en année, a su convertir toujours plus de fidèles. Avec son quatrième album à paraître, « My God is blue », Tellier provoque l’ultime schisme pop avec à l’horizon l’humour sans la violence. Entre dorures et imposture, y’a désormais comme un malaise en fa dièse.
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HOMMAGE AU BEAU DE CHRISTOPHE
Dans les coulisses du bizarre

Il y a des soirées qui portent fichtrement bien leur nom. Tiens, prenez celle là. C’était le 11 février à la Maroquinerie. Marqué en gros sur l’affiche : « Hommage au beau bizarre ». Une soirée hommage au dernier des Bevilacqua où l’on s’était mis en tête de réunir Christophe et la clique des jeunes parisiens inspirés par le dernier géant de la chanson française. Question pari, la barre était placée haute. Et pour le reste, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On n’a pas été déçu du voyage.

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FRANCIS BEBEY
African Electronic Music 1975-1982

Rééditer l’œuvre d’un camerounais pionnier des musiques électroniques à cet instant même où l’Afrique est devenu un dépotoir à téléphones portables recyclés, c’est l’un de ces tours de force dont seul Born Bad semble être actuellement capable. Un africain qui triture la friture des synthés, ça ne pourrait être qu’une mauvaise blague. Mais non : Francis Bebey, c’est Mobutu tout tout pour sa chérie.
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HOORAY FOR EARTH
Hip(ster) hip(ppie) hourrah

Tour à tour hypnotique et complètement impersonnel, vulgairement mainstream et profondément indie dans son ADN, le premier album du new-yorkais cristallise en 40 minutes la pop synthétique telle que les nostalgiques des Beach Boys n’en écoute plus depuis l’industrialisation du préservatif. « True Loves » n’est d’ailleurs rien d’autre que ça : le gout d’une capote en plastique avec de l’amour à l’intérieur.
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RICKY HOLLYWOOD
Hom(m)e studio

Se faire appeler Ricky Hollywood lorsqu’on se prénomme en vrai Stéphane Bellity, c’est déjà la preuve d’une ambition qui dépasse de loin les frontières de l’espace Schengen. Rajoutez à cela un curriculum vitae éloquent (Poster Moderne, La Féline) et vous obtiendrez ce garçon moderne perdu dans la masse. Les présentations étant faites, ouvrons le mode d’emploi de cette boîte à rythme si singulière.
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AIR, INTERVIEW
Safari dans la lune

Ecrire de Jean-Benoit Dunckel et Nicolas Godin qu’ils ne sont pas des « clients » faciles est une douce litote. Faut dire qu’assurer le service après vente de leurs disques façonnés comme des OVNIS pilotés à distance, c’est pas trop leur truc. Et jusque à la sortie cette semaine de cette bande son du « Voyage dans la lune » de Méliès, on avait pour ainsi dire perdu le contact avec les deux cosmonautes. On ne voulait plus vraiment être au courant d’Air.
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PROFESSION : ROCK-CRITIC
Clichés à Durée Déterminée

Trois semaines de réflexions, deux invitations à des conférences sur le journalisme et le rôle de la rock critic à l’heure du « fossoyage de la profession par l’internet » et un papier pour faire le point : écrire sur la musique, cela a-t-il encore un sens alors que la majorité des lieux publics sont désormais non fumeurs et que « la vie en rock » se résume désormais à un café du commerce entre hémiplégiques interconnectés mais dépourvus de correcteurs orthographiques ? Petit rappel des faits, pour ceux qui auraient perdu le mode d’emploi.
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MICHEL PETRUCCIANI
Little big man

Treize ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour qu’un réalisateur – anglais qui plus est – ait le courage de poser sur bobine l’histoire du plus grand pianiste français. Treize ans. Autant dire presqu’une insulte à la postérité. Sélectionné à Cannes en 2011, « Michel Petrucciani » se décline aujourd’hui en DVD ; splendide introduction à l’univers du mètre étalon.
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HOMMAGE AU BEAU BIZARRE
Gonzaï II à la Maroquinerie le 11.02.2012

Y a des soirs comme ça où même la terre penche, des soirs où les héros déchirés de la capitale se donnent rendez-vous sur la même scène pour rendre hommage au Parrain. Le samedi 11 février, Gonzaï propose à Alister, Guillaume Fedou, Phantom & the Ravendove et quelques guests de donner leur version du beau bizarre. En clôture, un set en piano solo de Christophe. Comme dit la chanson, « il faut oser le faire ».
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JUDAH WARSKY
Méfiez-vous des barbus

Les barbus n’ont ces temps-ci pas bonne presse. Aux plus sudistes, on reproche d’exploser pour un rien. Aux branchés pileux, de surfer sur la tendance, voire – et c’est même pire – d’avoir troqué la peau de bébé contre une panoplie folk idéale pour se gratter la corde sèche au fin fond du Larzac. Quant aux autres, ils s’appellent Carlos et ce sont autant des comiques fanta(stiques) que des terroristes incarcérés. Et si, au milieu de cet amas de poils pubiens et pubères, le premier album de Judah Warsky chantait pour tout ces Français barbants ?
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RADIO GONZAÏ #24
Français, monsieur ! (Part 2)

A l’heure du Made in France et autres subtilités sur le savoir-faire de nos musiciens patriotes, Gonzaï livre la deuxième partie de son émission consacrée au Français, messieurs ! Tous au garde-à-vous, ça va chauffer dans les chaumières avec des titres d’Eddy Mitchell et Johnny dont vous n’aviez jusqu’ici jamais entendu parler. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Amis du terroir, on vous laisse trancher. Entre autres digressions, un bonus avec une étrange histoire de routier qui rend visite au petit Teddy…
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EARTH
Angels of darkness, Demons of light II

Question : peut-on décemment s’épancher sur un groupe formé en 1989 – c’est déjà un indice – lorsque le leader dudit groupe ressemble davantage à Kenny Powers qu’à Kurt Cobain ? Assurément non. Le quizz du mauvais goût ayant été dûment rempli, passons si vous le voulez bien au premier paragraphe consacré à ce nouvel album qui ressemble à une petite révolution. Parlant du globe terrestre, ça fait sens.
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Georges Marchais et le jazz : death of the cool

Novembre 1997, il pleut sur le cimetière de Champigny-sur-Marne. Ce matin-là, on enterre une icône, ce qui est plutôt rare dans ce bastion paumé du communisme. Après 30 ans de luttes un peu dérisoires, Georges Marchais vient de passer l’arme à (l’extrême) gauche dans la plus grande indifférence. Quelques impers’ du KGB ça et là, Robert Hue – forcément, Liliane – bien sûr – et puis… la trompette de «Bitches Brew» qui chante la nostalgie pour les derniers camarades. De la mort du jazz à la chute du mur de Berlin en passant par la naissance de Myspace, voici donc le cortège de la culture commune.
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JACK OF HEART
In yer mouth

Y a des jours où on se dit que mieux vaudrait ne rien faire. Ne pas écouter de disque, ne pas lire de bio, fumer des clopes à la chaîne en fusillant les pigeons du périph’ et découper les chroniques de Rock & Folk pour envoyer des lettres de corbeau aux rockeurs qui en tapissent les pages à longueur d’années. Être, l’espace d’une journée et pour paraphraser les feu Olivensteins, fier de ne rien faire. Et surtout ne pas écouter le nouvel album de Jack of Heart. En rester à la pochette, la contempler. En rester là.
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JONATHAN FITOUSSI
« Pluralis », pour le meilleur et pour le soupir

Intercalée entre deux silences, la musique de ce Français échappe aux images d’Épinal. S’agit-il de poésie coincée entre les touches du piano, d’avant-gardisme crépusculaire, ou tout simplement d’une réponse muette à tout ceux qui désespèrent de voir naître un désordre nouveau ? En attendant que tous les braillards soient envoyé au Pakistan avec du scotch sur la bouche à mots, Fitoussi fait taire ce tout petit monde avec presque trois fois rien.
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ZZZ, MAGNETIX, ALADDIN
Gonzaï à la Maroquinerie: Le 06.01.2012

Quoi de mieux qu’un bon publi-ré(d)actionnel pour préparer la nouvelle année ? A compter du 6 janvier 2012 et après cinq ans à écumer toutes les salles (et les DAB) de Paris, Gonzaï a décidé de poser ses bagages à la Maroquinerie pour des soirées mensuelles chocs et vraiment pas chères. A l’affiche de cette première « Fear & Loathing », un groupes étrange(r), des bordelais déviants qui transpirent et un duo versatile. Et le tout, messieurs mesdames, pour 10 € en prévente. Franchement, qui dit mieux?
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