GONZAÏ MAGAZINE
Des faits, des freaks, du fun

Il aura fallu près d’un an, l’internement d’un maquettiste essoré et plusieurs rendez-vous avec des éditeurs en connaissant autant sur la prise de risque que nous sur la cuisson des biftecks, pour nous décider à finalement franchir le Rubicon. Le 15 janvier 2013 paraîtra – si vous le voulez – le premier numéro de Gonzaï Magazine. Bimestriel et résolument anti-promo, ce magazine pop disponible en pré-commande via Ulule fait le pari de n’avoir à rendre de compte qu’à une seule personne : le lecteur.
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NEGATIVE BEAT RECORDS
Patate de forain et fête lorraine

S’il avait fallu parier sur un département français capable d’électriser les mimines de celui qui perd la moitié de sa semaine à déballer, écouter puis jeter 80 % des autoproductions envoyées à la rédaction comme des lettres de démotivation, tout porte à croire qu’on n’aurait pas misé les 20 % restants sur la Moselle. C’est pourtant depuis cette région à deux doigts de l’invasion germanique que le collectif Negative Beat s’évertue à flirter avec le tapage nocturne et la composition du 17 sur le cadran téléphonique. Ne raccrochez pas, ce n’est pas un faux numéro.

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LA TERRE TREMBLE
Comme un ouragan qui passait sur moi

Par définition imprévisible, le tremblement de terre englobe une foultitude d’accidents heureux allant de Beth Ditto en train de faire son jogging à un single de Dorothée en 1989 qui s’écoule à 650 000 exemplaires, en passant par la tectonique du mec plaqué sous lequel, subitement, le sol se dérobe. Mais c’est aussi le deuxième album du groupe du même nom qui, comme on dit à Monaco, va tout emporter.
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FAUST [INTERVIEW]
So far, so good

A l’occasion de leur passage samedi prochain pour une Gonzaï IX sous le signe d’Halloween aux cotés de Cercueil et Le Prince Harry, remontée des archives pour Faust avec une interview téléphonique réalisée en 2008. Avec, à l’autre bout du fil, le leader historique Jean-Hervé Péron, et son cortège de souvenirs krautrock ; un mot dont ils assument, à juste titre, la co-paternité avec Neu ! et Can.
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FEMMINIELLI
Rencontre du troisième type

Avec son look de Giorgio plus que de faux rôdeur, Bernardino Femminielli est à la disco ce que la moutarde est à Dijon : un condiment monté sur platform-boots qui relève le gout de la viande du samedi soir. Dans son dancing sans danseurs intitulé pour l’occasion « Double Invitation », le Canadien chante les louanges d’un rétro-futurisme obsolète, érotique ; en immersion dans le digital pileux, un peu comme si Tellier avait viré tous les coussins péteurs sous son clavier. De quoi nous imposer, nostalgiques, un détour vers son futur recomposé.
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THE SOFT MOON
« Zeros » en écoute intégrale

Déjà pas très loin du zéro absolu avec leur premier album sorti en 2010, The Soft Moon revient avec un brûlot synth-punk pas vraiment west coast, qui donne surtout l’impression de survoler Berlin en hélicoptère avant la chute du mur. À deux semaines de la sortie officielle chez Captured Tracks, écoute exclusive de cet album en béton armé, influencé par leurs aïeux de San Francisco, les bien nommés Chrome.
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JÉRÔME ECHENOZ
Le bobo bizarre

Question pop : faut-il vraiment savoir chanter pour oser montrer son bel organe en public ? Si la France posait déjà la question voilà une décennie à Michel Houellebecq pour le résultat qu’on connaît – Mimi a gagné le Goncourt avec le plus illisible de ses romans, alors que son disque, « Présence Humaine », croupit dans les caves – l’histoire semble se répéter aujourd’hui avec un autre maître déchanteur passé expert dans l’art du chanter faux. Quand le larynx fait un double croche-pied à la clé de sol, ça donne un premier EP nommé « Le Chrome et le Coton » qui laisse, euh, sans voix.
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KRAFTWERK
(Bio)Man-Machine

Pionniers de l’électronique, fondus de la pédale [1] ou simples autistes incapables de communiquer avec le monde extérieur autrement qu’avec un écran d’ordinateur… On a tout écrit ou presque sur les quatre pantomimes de Düsseldorf. Mais de la démondialisation massive à l’extinction progressive du travail à la chaîne, en passant par le mouvement anti-nucléaire post-Fukushima, plusieurs faits de l’actualité récente nous ramènent indirectement à Kraftwerk, à ses parti-pris techno-futuristes, mais également aux redressements contre-productifs qui s’ensuivirent. Un nouvel album semble prévu pour 2013 mais las, le changement, c’était maintenant. Plus précisément en 1978, année de la sortie de « The Man-Machine ».
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WALL OF DEATH
« Main Obsession », Paris-Texas en carte postale

La légende raconte qu’un bon disque de rock doit s’écouter au casque. Que, comme avec un bon cigare, le critic doit humer le parfum des guitares à travers la membrane de l’appendice filaire pour sentir les guitares boisées, les mélodies végétales et tout un tas d’autres conneries stylistiques sans lesquelles on n’aurait pas placé Grizzly Bear, François and the Atlas Mountain et tous les autres mollassons indolores sur un podium trop grand pour eux. Avec le premier LP des Parisiens de Wall of Death, à paraître chez Born Bad, c’est un peu différent : l’écoute solitaire de « Main Obsession » prend la forme d’un confessionnal chargé en électricité et en bénédictions. Plus près de toi, saigneur.
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ZOMBIE ZOMBIE
Cartographie du nouveau monde

Cinq ans après un premier album sorti la même année que le « † » des Bognadoff de l’électro des parkings, le temps a fini par rendre justice à Zombie Zombie. Alors que les deux zozos de chez Perdreaux Winter ne passeront, justement, pas un hiver de plus, Zombie Zombie publiera le 22 octobre prochain son « Rituels d’un nouveau monde », plus dépaysant qu’une croisière sur le Costa Concordia. Après une bénéfique remise des compteurs à zéro, voici en guise de supplément touristique notre « track by trac », soit une dissection morceau par morceau de ce mutant qui fout les chocottes.
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PITCHFORK FESTIVAL
Le plan Marshall de l’industrie du Cool

Cette année encore, l’Américain Pitchfork fera sécher ses chemises à carreaux du 1er au 3 novembre à La Villette, avec à l’affiche des musiciens superbement ennuyeux. Si vous ne comprenez pas le sens de cet oxymore mal ficelé, peut-être est-ce parce que vous n’êtes pas au courant que le réel organisateur de ce défilé de starlettes n’est autre que Super, tourneur parisien ayant placé quatorze de ses artistes sous contrat sur les vingt-huit que compte cette édition, euh, indépendante. L’occasion de revenir sur un phénomène en vogue chez les promoteurs de spectacle : la consanguinité musicale. Qui fait des petits, toujours plus étranges.
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PLUGS
Ceux qui l’aiment prendront le train

Sur le papier, le premier album de Plugs semble tout juste bon à exciter trois mormons lors d’une boum sans alcool : un nom à coucher dehors, une pochette bariolée comme un short à Goa, et puis cette signature sur le label d’Eurostar qui rappelle surtout que partir à Londres sur un coup de tête, c’est devenu hors de prix. Autant vous dire qu’à priori, on se dirige tout droit vers une chronique chiante et monotone comme un… comme un voyage en train.
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Ariel Pink : une arnaque presque parfaite

Jadis, les clowns étaient parqués dans des camps qu’on appelait des cirques ; la femme-tronc y côtoyait les freaks androgynes, et les gamins en avaient pour leur argent tandis que les parents s’emmerdaient sévère pendant le show de Jumbo l’éléphant. Plus d’un siècle après la mort de Phineas Barnum, gros switch générationnel : désormais, les dingos divertissent les plus vieux avec des perruques délavées et des disques finis à l’urine. Quant aux gosses, ils assistent consternés à la sortie du neuvième album d’Ariel Pink.
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ROTOMAGUS
Stairway to hell : The Sky Turns Red

Abandonnés sur le bord de la Nationale 7 par la postérité, les Rouennais du groupe Rotomagus n’ont jamais connu le summer of love ni les lauriers du temps où ils croisèrent la route de Led Zeppelin ou des Who. Une quarantaine de saisons après leur séparation, Julian Cope puis le label Martyrs of Pop les prennent en stop pour un dernier tour de piste. Et, une fois n’est pas coutume, l’exhumation du corps est plus céleste que prévu…
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JAY MASCIS
Rencontre avec un Dinosaur Senior

Comme son ancêtre préhistorique, il fut un temps où Dinosaur Jr. régnait en maître sur la planète rock ; Jay et Lou étaient des stars de fanzine et leurs fans ne savaient pas encore qu’ils allaient rapidement passer de la beuverie des festivals à la machine à café du premier CDI. Bref, tout ça, c’était avant l’apparition d’Internet. Ces mêmes rockeurs n’avaient pas encore gagné trois tailles de jeans et Jay Mascis ne portait pas encore ces binocles de soudeur au chômage. Et donc : presque 30 ans après les débuts, rencontre avec une espèce d’autiste en voie d’extinction.
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CRANES RECORDS
De chair et d’os

Contrairement à certains confrères se trouvant dépourvus lorsque vient le moment de se sortir les doigts de l’ampli, le jeune label du Mans nommé Cranes Records prouve qu’il n’a pas que la peau sur les os. Interview de ces Jean Moulin du shoegaze qui signent, avec leurs premières sorties dignes des années Creation, une alternative au Radio Londres de Grand-papa.
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Les perdants magnifiques de Polyrock

Produits par Philip Glass et auteurs de chansons new wave à décoiffer les plus vieux de nos chauves lecteurs, ces New-Yorkais auraient pu – et dû – être ce glaçon qu’on attendait tous pour rafraîchir cette année tiède. Le hic, c’est que Polyrock a commencé sa carrière en 1978 et l’a terminé quatre ans plus tard dans une relative indifférence. Comment vécurent-ils sans la gloire, et pourquoi sont-ils morts sans les honneurs ? Retour en arrière sur un groupe en avance.
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BLIND DIGITAL CITIZEN
Fantaisie mécanique

Le rockeur du nouveau siècle a souvent la joue creuse et les poches vides. Plus de boulot, pas d’avenir et une famille à nourrir, son lent déclin fait parfois penser à ces ouvriers de l’industrie sidérurgique des années 80 Mais l’inévitable domination du tertiaire sur les machines-outils, c’est aussi l’histoire que chante Blind Digital Citizen, fortement influencé par les remontées mécaniques du vieux chef de chantier Alain B. Un dos-d’âne plane.
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CAMERA
Radiate!

Après la fin de Neu!, le décès de Conrad Schnitzler, le never ending tour de Faust, la sortie des « Lost Tapes » de Can, les délires arithmétiques de Turzi, l’inattendu succès de Beak>, le come-back des batteries et le retour de hype de toute une tripotée de groupes plus métronomiques que les tatannes teutonnes de ta tata ratatinée, voici Camera. Le krautrock, ou la queue d’une comète dont on peine à voir le bout.
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