BAJRAM BILI
Le krautrock pour les nuls

Ne pas se fier au titre de cet article pour juger du deuxième EP du français Adrien Gachet qui, loin d’être nullissime, livre avec son « Sequenced Fog » une sorte d’abécédaire du patapoum à écouter en attendant ce jour où la France dépassera enfin l’Allemagne sur les principes fondamentaux : économie, austérité « made in Merkel » et musique bien sûr. Et donc krautrock.
Lire l'Article
Lire l'Article

HANDS IN THE DARK
Un label aux mains dans le cambouis

C’est l’histoire d’un type passionné de musique qui en rencontre un autre et qui, plutôt que de passer à sa vie à attendre qu’un son nouveau ne vienne, décide de prendre le destin par le cou pour lui faire cracher des notes au bassinet. Vous la connaissez déjà cette histoire ? Fondé en 2010 par Morgan et Onito, le label français Hands in The Dark profite du grand vide actuel – plus de magasins, plus d’argent, plus de clients – pour lui donner une nouvelle chute.
Lire l'Article
Lire l'Article

WOLF PEOPLE
« Fain », un disque qui laisse sur sa …

Avec leurs gueules de rescapés du chalutier du Captain Iglo, les gars de Wolf People ne donnent pas l’impression d’avoir inventé le futur. Quant à la musique de leur troisième album « Fain », mieux vaut s’armer d’une cotte de mailles pour éviter d’être transpercé par la modernité. Amateurs d’Aleister Crowley, de chansons médiévales et d’oripeaux celtiques, ce disque est pour vous.
Lire l'Article
Lire l'Article

PATRICK VIAN
L’écume des contrejours

« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille » chantait Maxime Le Forestier, qui aurait peut-être du s’arrêter là où l’histoire de Patrick Vian, fils de Boris, a plutôt mal commencé. Droit d’inventaire et hasard des calendriers oblige, son deuxième disque « Bruits et temps analogues » (1976) est aujourd’hui réédité, à l’heure même où le plus célèbre des livres de son père est adapté sur grand écran. Est-ce que les gens naissent égaux en droit ? L’histoire de Vian junior tend à prouver que non.
Lire l'Article
Lire l'Article

THEE OH SEES
Floating Coffin

Dans un monde idéal, l’humanité se contenterait du strict nécessaire. Les rockeurs se passeraient de donner des interviews fadasses et la critique musicale se résumerait à une note suivie de trois adjectifs, un peu comme les modes d’emploi pour les cafetières, le tout affiché sur de grands panneaux en libre consultation, un peu comme les résultats du Bac, avec un redoublement prescrit pour toutes les nouvelles stars n’ayant pas obtenu la moyenne. Dans ce monde là, John Dwyer et ses Thee Oh Sees règneraient sans partage et personne n’y retrouverait rien à redire, pour la simple et bonne raison qu’on aurait claqué le beignet de l’amicale des commentateurs anonymes depuis fort longtemps. Entre le nazisme et le groupe de San Francisco, deux conceptions différentes de la dictature séparées par soixante ans de grand vide démocratique.
Lire l'Article
Lire l'Article

MICHEL POLNAREFF
Derrière les lunettes

Qui se cache donc derrière ces lunettes aux verres si épais ? C’est ce qu’a tenté de comprendre Christian Eudeline dans une biographie retraçant pas à pas le destin du pépé qui fait non non non. Non à un nouvel album, non à un retour en France, non à la fin de cette course effrénée contre le temps qui passe. Pourtant, près 47 ans d’une carrière bien remplie et à presque 70 ans, Polnareff reste cet être insaisissable que même un livre de 350 pages ne parvient pas à décrypter. Si la biographie ne dit pas tout, elle explique au moins le principal.
Lire l'Article
Lire l'Article

ETERNAL TAPESTRY
Astronomy (really) domine

On résume souvent à tort le psychédélisme aux drogues ingurgitées par des rockeurs analphabètes vivant reclus dans les montagnes avec des vêtements en peau de chèvre, là où leurs confrères urbains préfèrent se biturer les gencives à la pinte avec des jeans souvent trop serrés et des mélodies moins folles. Tout cela est un peu vrai. Mais derrière le folklore pour touristes peu coutumiers des chansons de huit minutes composées sous l’effet de pilules non remboursées par la sécurité sociale, on trouve aussi des groupes pratiquant la jam cosmique comme d’autre le fitness après le boulot, avec assiduité et passion de la sueur. Et autant vous dire qu’Eternal Tapestry fait parti de ces sportifs d’un autre genre.
Lire l'Article
Lire l'Article

69
Le village des (con)damnés

Les mauviettes n’aiment pas les films de John Carpenter, les cyniques non plus. C’est d’ailleurs à ça qu’on reconnaît les cons, leur facilité à moquer la sincérité bricolée avec trois francs six sous. Pour le groupe 69, c’est un peu pareil. Fondé par d’anciens membres de Sloy au moment même où le moustachu maitre de l’horreur entamait son déclin, le groupe français livre avec « Adulte » un deuxième album tellement flippant qu’il s’adresse en réalité aux plus courageux.
Lire l'Article
Lire l'Article

DAFT PUNK
Critiques et perspectives de la musique populaire

Après plusieurs mois d’ennuis à devoir supporter la complainte ballonnée de chanteurs sans refrains ni inspiration, deux évènements sans corrélation apparente ont la semaine dernière bousculé la conception même de la musique pop, cinquante ans après son invention. Alors qu’on pensait la ligne Maginot définitivement démontée brique par brique entre indie et mainstream, deux groupes français ont tenté, chacun à leur manière, de raviver la guerre des gangs. D’un coté, le gentil résistant supposé indépendant et de l’autre, le méchant envahisseur, casqué, comme chacun sait.
Lire l'Article
Lire l'Article

CHATEAU MARMONT
A la recherche des temp(o)s perdus

Surgi des limbes de Myspace au milieu des années 2000, les Français de Château Marmont auront finalement attendu que le réseau social racheté par Justin Timberlake soit devenu aussi ringard que le revival des synthétiseurs pour publier au forceps leur premier album nommé « The Maze ». Comme notre première rencontre s’était soldée par un échec sous la forme d’un coït fictif avec une innocente secrétaire, il y avait du temps à rattraper.
Lire l'Article
Lire l'Article

DISQUAIRE DAY
CALIF à la place du …

Pour la troisième année consécutive, la déclinaison française du Record Store Day américain débarquera le 20 avril chez 186 disquaires de l’hexagone, avec pour objectif de prêcher la bonne parole indépendante grâce à plus de 200 disques annoncés comme collector et vendus exclusivement chez les disquaires. Un rapide coup d’œil au catalogue proposé par l’instigateur de cette journée spéciale, le CALIF (club action des labels indépendants français), permet néanmoins de relativiser l’intérêt de ces portes ouvertes pour collectionneurs lambdas : derrière le soutien éphémère aux petits artisans du disque traités comme des myopathes au Téléthon, se cache en réalité une autre musique qui donne surtout l’impression d’écouter un disque rayé.
Lire l'Article
Lire l'Article

ALEXANDRE CHATELARD
Profession : Tailleur pour dames

Fin des années 90, être un dandy avait de l’allure, on mirait les milords se pavaner le foulard autour du cou et on enviait ces précieux qui marchaient de travers comme les zazous des années 40. Quinze ans plus tard, les esthètes ont pris un coup sur la tête et une génération entière d’imposteurs du beau (Beigbeider, Ariel Wizman, Julien Doré) a tellement tiré sur la corde de l’élégance factice que la simple évocation du mot donne envie de verser dans la lapidation brutale, un peu comme dans « La vie de Brian » avec des magazines sur papier glacé à la place des cailloux. Parisien raffiné, Alexandre Chatelard remonte la rivière à contre-courant : plutôt que de faire parler de lui, il fait chanter les femmes. Et façonne, depuis quatre ans déjà, son premier disque d’illuminé.
Lire l'Article
Lire l'Article

MICHEL ROCARD [INTERVIEW]
Moi (pas) Président

C’était un soir décembre 2011, il neigeait sur les Champs Elysées et dans deux jours ce serait Noël. Après cinq mois de course poursuite et de pirouettes stylistiques pour amadouer sa vieille secrétaire, Michel Rocard semblait enfin disposé à m’accorder un peu de temps pour une entrevue dans son vaste bureau du think tank socialiste de Terra Nova. L’objectif de cette rencontre ? Evoquer la Présidentielle à venir, mais aussi tenter de comprendre pourquoi la politique française avait ces jours-ci du plomb dans l’aile. Un an plus tard, et alors que le « changement c’est maintenant » ressemble de plus en plus à une farce tranquille, relire celui qui n’est jamais devenu Président permet d’y voir plus clair sur les paradoxes de l’accession au pouvoir.
Lire l'Article
Lire l'Article

PONI HOAX [INTERVIEW]
Sur les sentiers de la gloire

Dans le célèbre film de Stanley Kubrick, Kirk Douglas et ses bidasses essuient une chiée de tirs ennemis dans les tranchées, battent en retraite, subissent le déshonneur d’une cour militaire de justice et finissent au forceps, comme dans une chanson de Bowie, par devenir des héros, au moins pour un jour. Si le dénouement du grand film de guerre de Kubrick est bien connu, celui de « State of War », troisième disque de Poni Hoax, est plus incertain. Encensé ici même lorsqu’il rampait dans la mélasse, le groupe tente aujourd’hui une percée en terrain ennemi, certes courageuse. Mais ô combien suicidaire.
Lire l'Article
Lire l'Article

THE STROKES
Connerie à Durée Déterminée

Face au barouf qui entoure la sortie de « Comedown Machine », difficile de savoir qui, des fans ou du groupe, s’avère le plus méprisable. Les uns, pour cet amour un peu crédule de la médiocrité faite profession, ou ces autres, pour l’opportunisme qui plane sur ce cinquième album ? Tant qu’à faire et en attendant le droit à l’euthanasie, mettons les tous dans le même sac, faisons un nœud et jetons le tout à la flotte.
Lire l'Article
Lire l'Article

PAN EUROPEAN, « LOST IN SPACE »
Les cinq ans du label en téléchargement

Quand le freak nommé Arthur Peschaud décida, avec pour seule carte de visite son look de mérovingien défoncé au Peyotl et son expérience brumeuse au sein de Turzi, de fonder le label Pan European en 2007, nous n’étions pas nombreux à croire en ses chances d’être encore là, cinq ans plus tard. Mais quand ce même label décida d’enfoncer le clou avec une compilation anniversaire du premier quinquennat, ça m’a foutu un tel coup de vieux que l’idée même d’écrire sur cette épopée improbable me parut tout d’abord impossible.
Lire l'Article
Lire l'Article

CLOTHILDE
Salut les copines

A écouter les récentes sorties du label Born Bad, on est parfois en droit de se demander si JB Wizzz ne passe pas davantage de temps à la décharge publique qu’en studio. Non pas que le Saint patron du rock français ait du ciment dans les oreilles ou plus assez de cartouches pour étoffer la discographie du label – c’est même tout l’inverse – mais après le « Spielt Noise Boys » de Stephan Eicher ressorti de la cave et la B.O. du « Mariage Collectif » de Jean-Pierre Mirouze publiée après 40 ans de silence, c’est au tour d’une mystérieuse chanteuse d’être sortie du frigo. Et effectivement, Clothilde, sans être la poubelle pour aller danser, méritait mieux que le marteau-pilon…
Lire l'Article
Lire l'Article

ENDLESS BOOGIE
Long Island

Alors que la tendance générale consiste à composer de gentillets refrains pour accompagner les mérites de telle savonnette qui rend la peau douce ou de telle banque qui ne joue pas au Blackjack avec vos économies, on peut encore trouver tapis au fond des poubelles des groupes qui ne se lavent pas les dents avant de brancher les amplis. Nulle doute que si Endless Boogie devait ressembler à quelque chose, ce serait davantage à un Bigfoot mal peigné qu’à un pastiche de monsieur propre au rasage impeccable.
Lire l'Article