FRANCIS BEBEY
African Electronic Music 1975-1982

Rééditer l’œuvre d’un camerounais pionnier des musiques électroniques à cet instant même où l’Afrique est devenu un dépotoir à téléphones portables recyclés, c’est l’un de ces tours de force dont seul Born Bad semble être actuellement capable. Un africain qui triture la friture des synthés, ça ne pourrait être qu’une mauvaise blague. Mais non : Francis Bebey, c’est Mobutu tout tout pour sa chérie.
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HOORAY FOR EARTH
Hip(ster) hip(ppie) hourrah

Tour à tour hypnotique et complètement impersonnel, vulgairement mainstream et profondément indie dans son ADN, le premier album du new-yorkais cristallise en 40 minutes la pop synthétique telle que les nostalgiques des Beach Boys n’en écoute plus depuis l’industrialisation du préservatif. « True Loves » n’est d’ailleurs rien d’autre que ça : le gout d’une capote en plastique avec de l’amour à l’intérieur.
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RICKY HOLLYWOOD
Hom(m)e studio

Se faire appeler Ricky Hollywood lorsqu’on se prénomme en vrai Stéphane Bellity, c’est déjà la preuve d’une ambition qui dépasse de loin les frontières de l’espace Schengen. Rajoutez à cela un curriculum vitae éloquent (Poster Moderne, La Féline) et vous obtiendrez ce garçon moderne perdu dans la masse. Les présentations étant faites, ouvrons le mode d’emploi de cette boîte à rythme si singulière.
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AIR, INTERVIEW
Safari dans la lune

Ecrire de Jean-Benoit Dunckel et Nicolas Godin qu’ils ne sont pas des « clients » faciles est une douce litote. Faut dire qu’assurer le service après vente de leurs disques façonnés comme des OVNIS pilotés à distance, c’est pas trop leur truc. Et jusque à la sortie cette semaine de cette bande son du « Voyage dans la lune » de Méliès, on avait pour ainsi dire perdu le contact avec les deux cosmonautes. On ne voulait plus vraiment être au courant d’Air.
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PROFESSION : ROCK-CRITIC
Clichés à Durée Déterminée

Trois semaines de réflexions, deux invitations à des conférences sur le journalisme et le rôle de la rock critic à l’heure du « fossoyage de la profession par l’internet » et un papier pour faire le point : écrire sur la musique, cela a-t-il encore un sens alors que la majorité des lieux publics sont désormais non fumeurs et que « la vie en rock » se résume désormais à un café du commerce entre hémiplégiques interconnectés mais dépourvus de correcteurs orthographiques ? Petit rappel des faits, pour ceux qui auraient perdu le mode d’emploi.
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MICHEL PETRUCCIANI
Little big man

Treize ans. C’est le temps qu’il aura fallu attendre pour qu’un réalisateur – anglais qui plus est – ait le courage de poser sur bobine l’histoire du plus grand pianiste français. Treize ans. Autant dire presqu’une insulte à la postérité. Sélectionné à Cannes en 2011, « Michel Petrucciani » se décline aujourd’hui en DVD ; splendide introduction à l’univers du mètre étalon.
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HOMMAGE AU BEAU BIZARRE
Gonzaï II à la Maroquinerie le 11.02.2012

Y a des soirs comme ça où même la terre penche, des soirs où les héros déchirés de la capitale se donnent rendez-vous sur la même scène pour rendre hommage au Parrain. Le samedi 11 février, Gonzaï propose à Alister, Guillaume Fedou, Phantom & the Ravendove et quelques guests de donner leur version du beau bizarre. En clôture, un set en piano solo de Christophe. Comme dit la chanson, « il faut oser le faire ».
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JUDAH WARSKY
Méfiez-vous des barbus

Les barbus n’ont ces temps-ci pas bonne presse. Aux plus sudistes, on reproche d’exploser pour un rien. Aux branchés pileux, de surfer sur la tendance, voire – et c’est même pire – d’avoir troqué la peau de bébé contre une panoplie folk idéale pour se gratter la corde sèche au fin fond du Larzac. Quant aux autres, ils s’appellent Carlos et ce sont autant des comiques fanta(stiques) que des terroristes incarcérés. Et si, au milieu de cet amas de poils pubiens et pubères, le premier album de Judah Warsky chantait pour tout ces Français barbants ?
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RADIO GONZAÏ #24
Français, monsieur ! (Part 2)

A l’heure du Made in France et autres subtilités sur le savoir-faire de nos musiciens patriotes, Gonzaï livre la deuxième partie de son émission consacrée au Français, messieurs ! Tous au garde-à-vous, ça va chauffer dans les chaumières avec des titres d’Eddy Mitchell et Johnny dont vous n’aviez jusqu’ici jamais entendu parler. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Amis du terroir, on vous laisse trancher. Entre autres digressions, un bonus avec une étrange histoire de routier qui rend visite au petit Teddy…
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EARTH
Angels of darkness, Demons of light II

Question : peut-on décemment s’épancher sur un groupe formé en 1989 – c’est déjà un indice – lorsque le leader dudit groupe ressemble davantage à Kenny Powers qu’à Kurt Cobain ? Assurément non. Le quizz du mauvais goût ayant été dûment rempli, passons si vous le voulez bien au premier paragraphe consacré à ce nouvel album qui ressemble à une petite révolution. Parlant du globe terrestre, ça fait sens.
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Georges Marchais et le jazz : death of the cool

Novembre 1997, il pleut sur le cimetière de Champigny-sur-Marne. Ce matin-là, on enterre une icône, ce qui est plutôt rare dans ce bastion paumé du communisme. Après 30 ans de luttes un peu dérisoires, Georges Marchais vient de passer l’arme à (l’extrême) gauche dans la plus grande indifférence. Quelques impers’ du KGB ça et là, Robert Hue – forcément, Liliane – bien sûr – et puis… la trompette de «Bitches Brew» qui chante la nostalgie pour les derniers camarades. De la mort du jazz à la chute du mur de Berlin en passant par la naissance de Myspace, voici donc le cortège de la culture commune.
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JACK OF HEART
In yer mouth

Y a des jours où on se dit que mieux vaudrait ne rien faire. Ne pas écouter de disque, ne pas lire de bio, fumer des clopes à la chaîne en fusillant les pigeons du périph’ et découper les chroniques de Rock & Folk pour envoyer des lettres de corbeau aux rockeurs qui en tapissent les pages à longueur d’années. Être, l’espace d’une journée et pour paraphraser les feu Olivensteins, fier de ne rien faire. Et surtout ne pas écouter le nouvel album de Jack of Heart. En rester à la pochette, la contempler. En rester là.
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JONATHAN FITOUSSI
« Pluralis », pour le meilleur et pour le soupir

Intercalée entre deux silences, la musique de ce Français échappe aux images d’Épinal. S’agit-il de poésie coincée entre les touches du piano, d’avant-gardisme crépusculaire, ou tout simplement d’une réponse muette à tout ceux qui désespèrent de voir naître un désordre nouveau ? En attendant que tous les braillards soient envoyé au Pakistan avec du scotch sur la bouche à mots, Fitoussi fait taire ce tout petit monde avec presque trois fois rien.
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ZZZ, MAGNETIX, ALADDIN
Gonzaï à la Maroquinerie: Le 06.01.2012

Quoi de mieux qu’un bon publi-ré(d)actionnel pour préparer la nouvelle année ? A compter du 6 janvier 2012 et après cinq ans à écumer toutes les salles (et les DAB) de Paris, Gonzaï a décidé de poser ses bagages à la Maroquinerie pour des soirées mensuelles chocs et vraiment pas chères. A l’affiche de cette première « Fear & Loathing », un groupes étrange(r), des bordelais déviants qui transpirent et un duo versatile. Et le tout, messieurs mesdames, pour 10 € en prévente. Franchement, qui dit mieux?
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PUBLICIST
Saturday Right Fever

En des temps pas si reculés que ça, la mouvance novo-discoïde avait, le temps de quelques albums, redonné des signes de vie. Impulsé par la clique Italians Do It Better, Zombie Zombie et les freaks anglais tout droit sortis du laboratoire DC Recordings, un revival en claquement de platform boots qui donnait même aux losers des airs de Travolta survoltés. Tout ça, c’était en 2007. Quatre ans plus tard, réécouter Chromatics s’avère aussi pénible qu’une partie de poker avec Teki Latex, et DC Recordings a mis la clef – de sol – sous la porte. La faute à qui ? A la crise, bien sûr. Quelque part, Bernard Madoff a tué le groove. Et le disco, fort logiquement, est redescendu à la cave.
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LA FÉLINE
Echo(s) EP

Défendu ici et ailleurs par une modeste partie de la population résistante pour qui la ligne Maginot 2.0 a été construite pour stopper l’invasion des Emilie Simon et autres Brigitte (le point Godwin étant atteint avec Zazie), le trio de La Féline refait parler de lui avec un EP qui porte bien son nom : « Echo ». Quatre titres revisités pour un groupe amateur de réverbérations, c’est ce qu’on appelle un beau ricochet.
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LULU GAINSBOURG
Saynète d’un copier-décoller

« Maintenant le mourant va mourir. Sans alcool, sans tabac, sans coups de Bambou, juste avec sa gloire frelatée : c’est maigre pour se rendre au Jugement Dernier. Il n’aura même pas la satisfaction de voir partir son Lulu au service militaire, lui qui aime tant l’armée, l’ordre, le flic, le rock, la mort aussi, tous ces ersatz de virilité qui lui interdisent de se concentrer sur la vraie question : Pourquoi ne suis-je donc pas un génie ? ». Jamais en manque d’une bonne punchline antisémite, Marc-Edouard Nabe avait encore une fois devancé tout le monde. C’était un soir d’octobre 1989, Serge était encore tout et Lulu n’était rien. C’était le bon vieux temps, Jean-Marc usait encore les bancs de son école de commerce provinciale.
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LES MARQUISES
Lost lost lost

Est-ce le résultat d’un acharnement quasi névrotique du manager des Marquises à tenter de me convaincre par voies digitales du génie de ce groupe franco-américain, ou peut-être est-ce le quasi consensus des bloggeurs consanguins sur le premier album des franco-américains… à moins qu’il ne s’agisse des références – Robert Wyatt, Moondog, Shearwater – empilées sur leur comptes comme autant de copier-coller insipides… toujours est-il qu’il m’en aura fallu du temps pour les atteindre, ces Marquises.
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WILLIAM SHELLER
Je veux être un homme peureux

Dans cette France qui mélange souvent bons goûts et faux espoirs, il est des plaisirs honteux qu’on peine parfois à cacher, des artistes dont on vante en vain les mérites dans le désert, avec le ricanement général pour seul écho. Charisme digne d’un garagiste mormon sevré aux symphonies de Schubert, réputation d’Elton John du pauvre, un seul tube à son actif repris en chœur par les maisons de retraite de France et de Navarre, William Sheller est l’un de ces « chanteurs de variété trop ringards » que la branchitude n’a pas retenu au casting. Oubli, injustice ou silence mérité ? De notre première rencontre autour d’un Scrabble à la solitude des récentes soirées d’hiver, petit résumé de cet homme heureux un peu seul dans ses chansons.
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