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KARL BARTOS
La vie après Kraftwerk

Longtemps confiné au rôle ingrat, pour ne pas dire improbable, de « percussionniste électronique » attitré du groupe Kraftwerk, Karl Bartos a passé quinze ans à ronger son frein aux cotés de deux névropathes teutons qui, à force de perfectionnisme maladif et de discussions sans fin sur la suite à donner à « Tour de France », ont fini par pédaler dans le vide. Usé, mais pas rouillé, Bartos veut sa revanche. Ca s’appelle « Off the record », compilation de 35 ans de songwriting remisé au placard.
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JOHN CALE
Yesterday never dies

Une récente interview du plus ronchon des Gallois dans le périodique Les Inrockuptibles fut voilà quelques jours l’occasion pour moi de contempler un cliché vieux de plus de quarante ans. Derrière la mèche sur l’œil et la tenue so(m)bre , on pouvait deviner la gueule du jeune John Cale avec ce regard fier typique du génie qui a l’avenir devant lui. C’était en 1965 et vos parents n’étaient, pour certains, même pas nés.
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KIM KI O
L’Istanbul à facettes

C’est l’histoire d’un produit qu’on t’a déjà revendu quinze fois depuis le début des trente glorieuses alors que fondamentalement rien n’a changé depuis la première version ; ça pourrait tout aussi bien être un frigidaire qu’un rasoir jetable ou de la lessive en poudre et pourtant non mon con, à chaque fois que tu passes devant tu continues d’y croire comme un lapin de six semaines. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Cher consommateur, le produit du jour se nomme Kim Ki O et tu peux l’acheter au rayon POP.
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MATMOS [INTERVIEW]
Le mariage pour (presque) tous

Si on se faisait l’avocat du diable, on dirait aussi que des huit albums de Matmos parus jusque là, on n’a pas forcément tout compris, qu’il s’agisse de leur passion pour la musique concrète ou de certains de leurs morceaux qui donnent parfois envie de se jeter du haut d’un building avec une tronçonneuse huilée au Tétanos. Pour ce « The marriage of true minds » à paraître chez Thrill Jockey, les deux garçons de San Francisco ont eu l’idée d’une communion encore plus inhabituelle qu’un mariage entre gens du même sexe souhaitant remplir une seule déclaration d’impôt : un concept album autour de la… télépathie.
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BLACKMAIL
« Bones » en écoute exclusive

Au départ on a presque cru que c’était le nouvel album de Depeche Mode. Mais comme le tout s’avéra écoutable au-delà de la troisième piste et que les membres du groupe dont il est ici question n’ont pas besoin de refourguer de vieilles chansons à des concessionnaires auto pour payer le troisième divorce de Gahan ou un énième lifting raté à Martin Gore, on en a fini par conclure qu’il valait mieux vous offrir le « Bones » de Blackmail en écoute exclusive plutôt que de s’épancher trop longtemps sur la dernière sortie des quinquas de la maison de retraite.
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HELLO KURT
« Spectres », SOS pour les fantômes

De quel Kurt ce français encore inconnu au bataillon – encore faudrait-il savoir de quelle guerre on parle – tente-t-il d’invoquer l’esprit avec son premier album ? S’agit-il de celui qui tenta en 1994 de faire un JFK bis repetita avec son cerveau sur le carrelage, version grunge ? Ou de cet autre qui, héros des films futuroïdes de John Carpenter, incarna la version américaine de ce Christophe Lambert à peine moins con qu’un robot mixeur ? Bon en fait, ni l’un ni l’autre. Hello Kurt prend tout le monde à contre-pied en s’inspirant du contrepoint de Josquin des Près, que cet évadé du groupe La Féline envoie dans un futur pop rongé jusqu’à l’os. Séance spiritisme avec une boîte à rythme planquée sous le guéridon.
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PHILIP GLASS REWORK
Ca passe ou ça glace

La récente sortie du disque a été passée sous silence et pour cause, « Rework » est l’hommage des plus bavards à l’un des plus discrets des génies du vingtième siècle. Conçus comme une revisite up to date du répertoire de Glass, les remixes commandés par un esprit certainement torturé parviennent à transformer le minimalisme en presque rien du tout.
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DANS LES COULISSES DES SOIRÉES GONZAÏ
Be (un)kind, rewind

38 artistes programmés en moins d’un an et plus de 16 dates organisées un peu partout en France, sur le papier nos soirées avaient fière allure en 2012. Mais si elles vous ont peut-être rhabillé pour l’hiver, ces mêmes sauteries électriques nous ont aussi donné des sueurs froides qu’on a scrupuleusement consignées dans nos carnets. Récit d’une année riche en n’importe quoi.
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FOXYGEN
Lavoisier avait raison

La force des disques de grands cambrioleurs, c’est qu’il est impossible de remarquer l’effraction, impossible de savoir où se finit le plagiat et où débute la véritable partie originale. De ce point de vue, le cas Foxygen est remarquable. Disque de faussaire ou de faux fossoyeurs, leur « We are the 21th Century Ambassadors of Peace and Magic » confirme surtout que les lois de la physique s’appliquent aussi au Rock’n’Roll.
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DEUX [1982-2013]
Le minimal se fait la malle

Le décès voilà quelques jours de Gérard Pelletier à l’âge de 60 ans marque la fin d’un rêve synthétique imaginé trente ans plus tôt par son groupe Deux, duo synth-pop à la française en avance sur son temps et qui, du coup, n’a jamais connu son heure de gloire. Comme toute une génération de jeunes musiciens semble se réveiller aujourd’hui avec un synthé sous l’oreiller sans pour autant rendre à César ses lauriers, Gonzaï ressort des cartons une interview de Deux, mis en boite voilà cinq ans pour la réédition d’ « Agglomerat ».
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FAIRHORNS
Comme Beak au rasoir

Son look de fils ainé de la famille Adams ayant trop trainé au cyber café ne plaide pas en sa faveur, mais Matt Williams a su trouver en Beak une famille d’adoption où porter les cheveux gras et collectionner les synthés pourris n’est pas synonyme de déshéritage. Avec son projet solo nommé Fairhorns, le clavier fou de Geoff Barrow repousse les limites de l’inaudible, du moins pour ceux ayant découvert le solfège grâce à Nagui et NRJ.

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MUSTANG REPREND
Des reprises pour éviter la méprise

Échaudés par le succès tout confidentiel de leur « Tabou » sorti l’année dernière, les rois mages gominés redonnent des signes de vie avec un EP de reprises de chansons françaises qui s’il ne tordra pas le cou aux mauvaises langues (sic), permettra au moins de prouver que nulle besoin de regarder vers l’Amérique pour trouver la bonne étoile du Berger, comme dirait Sheila.
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MATTHIEU CHEDID
Je dis haine

Rarement dans l’histoire du rock français on aura vu tant de fausse modestie mise au service d’un tél égo. Au fur et à mesure que la consonne grossit sur les affiches, le mojo tant vanté se dilue inlassablement dans un grand vide interstellaire composé de caissières en manque d’amour, de jeunes parents accros au Feng shui et d’adolescentes en quête d’un monde plus vert. Et m….
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BRYAN FERRY ORCHESTRA
The Jazz Age

« Après quarante années à faire des disques, à la fois en solo et avec Roxy Music, j’ai pensé qu’il serait intéressant de revisiter quelques-unes de ces chansons, de les approcher de façon instrumentale (…) et d’apporter une nouvelle vie à ces chansons, une vie sans mots ». Ça commence comme ça, avec les notes d’une pochette infâme qui n’augure de rien de bon, à moins que l’idée d’écouter des reprises de Roxy Music en mode salon de thé dansant des années 20 ne vous excite davantage qu’un nouvel album soporifique de Brian Eno. Ce qui mérite une discussion, petit doigt levé, en trempant la madeleine de Proust dans ce « Jazz Age » aux couleurs sépia.
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Baba Scholae : 69, année erratique

Dans sa biographie mormone consacrée à Jerry Lee Lewis, Nick Tosches remonte à la source du terme « revival », défini par l’écrivain complétiste comme « une réunion religieuse destinée à raviver la foi et organisée aux États-Unis par les prédicateurs itinérants ». En ces temps de nostalgie collective où la moindre veste à franges et la première des reliques de collectionneur se voient affublées du terme « vintage », la sortie post-mortem du disque de Baba Scholae, quarante ans après son enregistrement, est l’occasion de rappeler que pour les croyants et les rockeurs français, il y a parfois une vie après la mort.
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GONZAÏ X
Avec Jeremy Jay, Black Devil Disco Club, Bataille Solaire et Cargo

À 48 h d’une fin du monde qu’on attendra davantage qu’un nouveau livre écrit sur du papier Kleenex par Beigbeder, Gonzaï fête Noël et tout un tas d’autres conneries – le lancement de son magazine en janvier, par exemple – avec une dixième soirée dédiée aux danseurs solitaires. Rendez-vous le 19 décembre au Saint-Ex de Bordeaux pour Jeremy Jay et Cargo, puis le lendemain à la Maroquinerie pour le même Jay accompagné par Black Devil Disco Club et, apocalypse oblige, Bataille Solaire.
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PIERRE HENRY
Kermesse pour le temps qui passe

Pour sa septième édition, l’excellent festival d’Automne en Normandie avait décidé de rendre hommage au père de la musique concrète en invitant celui qui ressemble désormais davantage à Santa Claus qu’à l’auteur de « Psyché Rock ». À 85 ans, Pierre Henry s’était donné comme objectif de revisiter sa carrière avec une création originale nommée « Le Fil de la vie », qui eut surtout pour résultat de le faire perdre. Récit d’une soirée dans un trou noir. Ou normand.
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MELODY’S ECHO CHAMBER
Quand le Tame n’Impala, les souris dansent

Le deuxième album de Tame Impala nous a tous empapaouté. Maintenant que « Lonerism » squatte la playlist iTunes section « musique de pub pour bagnoles » des agences de com’ tenues d’une main molle par des trentenaires prenant des nouvelles du monde via GQ ou le dernier sketch de Mouloud Achour, on peut bien s’avouer que Kevin Parker nous a fait un bébé dans le dos. Nom de code du beau cocufiage : Melody Prochet.
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GONZAÏ MAGAZINE
Des faits, des freaks, du fun

Il aura fallu près d’un an, l’internement d’un maquettiste essoré et plusieurs rendez-vous avec des éditeurs en connaissant autant sur la prise de risque que nous sur la cuisson des biftecks, pour nous décider à finalement franchir le Rubicon. Le 15 janvier 2013 paraîtra – si vous le voulez – le premier numéro de Gonzaï Magazine. Bimestriel et résolument anti-promo, ce magazine pop disponible en pré-commande via Ulule fait le pari de n’avoir à rendre de compte qu’à une seule personne : le lecteur.
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