Toujours aussi branleurs sur les photos promos, les trois de NLF3 le sont en revanche beaucoup moins sur la musique. Leur neuvième album, inconsciemment dédié aux daltoniens amateurs de musiques minérales, s’intitule « Waves of Black and White ». Sortie prévue le 31 mars, en partenariat avec Nature et Découvertes, EELV et l’Amicale des Rescapés du Post-Rock.

NLF3 COVER HD Waves Of Black And WhiteD’année en année, le groupe NLF3 continue de prendre le sens inverse de l’autoroute de l’information. Quand tant d’autres (en vrai : tout le monde) cherchent la ligne de démarcation grâce à des histoires inventées de toutes pièces, eux continuent de jouer l’économie côté storytelling ; idem pour l’utilisation de l’auto-tune, les clips à plusieurs milliers d’euros et l’impression de cartes de visite censées permettre un coupe-file vers la gloire. Là où les frères Laureau se trompent, c’est sur le refus d’évoluer avec l’époque, plus à fond sur la forme que formelle sur le fond. Mais là où ils continuent de marquer des points, c’est sur cette stricte intransigeance (avec eux-mêmes, avec l’auditeur) qui fait que « Waves of Black and White », le dernier né, s’il ne bouscule aucun code (musical, graphique, spirituel) continue de labourer un champ laissé en jachère.

Ce champ, c’est celui de la musique érudite et dansante ; un temps cultivé par Brian Eno Harold Budd, puis complètement dénigrée jusqu’à devenir un jus de chaussette diffusé dans les enseignes Bio C Bon à l’attention de trentenaires en quête d’un bien-être superdiscount. NLF3 représentant à bien des égards l’exact opposé des tendances du moment incarnées dans le terme cheap muzzak, on préfère tout de même quand le trio s’aventure en terres naturalistes ; là où l’ombre de Tortoise et autres Belphegor des années 90 n’ont pas droit de cité. Et c’est qu’ils font sur ce disque.

Évidemment que « Waves of Black and White » ne changera pas vos vies ; tout au plus coïncidera-t-il avec un moment, un instant de spleen, où vous saurez plonger dans cet album dénué de single. C’est pourtant tout sauf une maison sans porte d’entrée ; on serait même tenté de dire en écoutant Mount Arpeggi ou Fields qu’on y pénètre par la fenêtre. Y’a courant d’air sur les idées mais fatalement, faut un peu réfléchir. Et prendre le temps, ce dont l’époque manque cruellement.

NLF3 //Waves of Black and White // Prohibited Records (L’Autre Distribution)
http://nlf3.com/

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