Avec les flocons viennent les bilans, à peine moins chiants que les Top 10. Eric Sintès n'a pas eu à comptabiliser les skeuds, cette année il y en eut un seul : c'était le meilleur et il concluait une œuvre sans faux-pas. D'ailleurs c'était en 2016 et ça s'appelait "We Got It from Here... Thank You 4 Your Service".

Quelle chance inouïe pour les moins de 20 ans, c’était clairement l’année idéale pour découvrir A Tribe Called Quest. Un album, une réconciliation, et une mort. Un retour aux affaires après un silence si long qu’il en disait trop long. Un nouvel album avec deux galettes dans la pochette comme si c’était le « Exile on main St. » du hip-hop, le « The Wall » du bronx. Il y avait beaucoup à dire et plein de trucs encore à essayer pour les papys, car ça aussi ça compte : les quatre garçons dans le ventre de New York ont vieilli. Et pas qu’un peu. Au micro et à la platine, les voix sont caleuses, les mains osseuses.

Mais comme une série TV qui se la joue saga en cinq saisons, quand surgit l’inattendu sixième épisode, c’est pour nous donner une fin digne de ce nom. Une fin d’autant plus surprenante qu’elle se planque derrière un titre qui annonce son programme de campagne : « On reprend le relais maintenant, merci de votre prestation. » On verra si cette fusée pointée vers les étoiles d’un drapeau trop rouge et pas assez noir donne naissance à une nouvelle forme de vie, mais à ce stade on peut dire que ce double LP sophistiqué fait déjà un superbe voyage.

Et puis évidemment c’est l’occasion de se retourner. Se prendre une décennie de vide dans la face et réviser une page d’histoire jalonnée de morceaux qui ont gagné plus de combats qu’ils n’en ont perdu. Enfin, au-delà de la redécouverte d’un patrimoine musical, c’est bonheur que d’acclamer un combo quand le hip-hop ne crée plus que des stars en nom propre (Drake, Kendrick Lamar, Jaden Smith…). Une autre façon de penser. Un peu comme ce choix d’avoir samplé Elton John ou Black Sabbath – à une époque où tout sonne comme un Moog dans une chambre d’écho, cela reste un coup de génie. Non vraiment, on peut envier ceux qui ont entendu ce blaze pour la première fois en 2017. Ils ont dû jouir deux fois ; une par face. Et recommencer à chaque LP.

Alors, puisque restait en l’air la question « Can i kick it ? » depuis dix ans, Eric Sintès reprend le black bloc note, pose le diamant et laisse enfin retentir le définitif « Yes you can« .

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