Loué depuis sa création en 2007  pour sa participation à des chefs d’oeuvres électros (Yelle, Metronomy, Bot’ox) et pour la sortie de cinq EP plutôt bien léchouillés, le duo Discodéine, composé de Piloosky et Pentile (les mecs sont forts pour trouver des noms ridicules dans ce milieu, je l’avais déjà remarqué avec la bouse Chromeo), revient avec un tout premier album. La pochette est fort avenante, des contributions alléchantes (Jarvis Cocker, Baxter Dury) mais le résultat est d’une médiocrité sordide, presque insultante.  Mais finalement symptomatique d’une french touch agonisante depuis le mirage Justice.

Longtemps que je n’avais porté mes oreilles attentives à de la musique «actuelle». Fortement dégoûté par la médiocrité ambiante «faux mouvements, faux gens, faux groupes», je décide d’y replonger le bout du nez. Idée bien masochiste face à tout ce merdier. Avant d’écouter l’album, je découvre le clip du morceau Synchronize avec Jarvis Cocker. Moi qui prône le son par l’image, généralement salvateur d’une plaie béante de naïveté et de faiblesse cinématographique (Sofia Coppola et ses quatre films), je dois avouer que pour une fois les images ont subjugué le sonore. Un clip à l’onirique obscure, une déchéance tatouée d’androgynes rêvés et un maraboutisme hôtelier viennent sacrifier un titre déjà bien épuisé. Malheureusement, les dix restants devront survivre seuls et sans images à l’appui dans ce désert musical asphyxiant, où l’oasis la plus réaliste semble prendre la forme d’une poubelle bien réelle.

Moi je veux bien replonger dans l’ambiance vierge des années 90, une voix fluette et un instrumental minimaliste pour marier le Moon Safari au Scorpio Rising ; mais quand le résultat est bâclé par un agencement post-années 2000 au synthétiseur d’un Tellier bien abîmé (Antiphonie), ça donne une bouillabaisse  façon maroilles, consanguinité Nord-Sud indigeste à passer un week-end au Finistère, direction la Fistinière (D-A feat Baxter Dury). Et v’là qu’on s’efforce de feinter le vide rythmique sidéral par des facéties électroniques de caniveau (Relaps) inspirant à décrocher le Gérard «du lourdingue qui tente une musique expérimentale mais pas trop, dansante mais pas trop, élitiste mais pas trop, ultra référencée pour les intellos mais qui finit irrémédiablement par ne rien faire du tout.» (Homo-Compatible, Invert).

Trop ambitieux, Discodéine renvoie au Monsters de Gareth Edwards, sorti l’année dernière. Perdu dans une intellectualisation d’amourette de quartier, la survie Koh Lanta pour grandiloquence science-fictionnelle à la Dantec et une fin so cliché à l’amateurisme scénaristique digne d’un Tony Scott des grands soirs, avec le fameux syndrome du «mais en fait ça veut dire que». On y retrouve les mêmes maux, le même constat : des gamins qui rêvaient d’être Grands. La différence n’est pas technique mais purement artistique. Pas de génie, pas d’imaginaire, pas de talent, pas de création originelle. Alors j’oserai citer mon ami Philippe Bouvard : «Le journaliste doit avoir le talent de ne parler que de celui des autres». C’est alors que ma prose s’arrête.

Discodeine // Debut Album // DIRTY
http://www.myspace.com/discodeine

10 commentaires

  1. ça c’est de la zic typique pour mon pote Jean-Louis, je vais lui offrir l’album, après Tahiti 80, va être tout émoustillé !

  2. Article trop à charge pour être credible … taper sur un groupe de la sorte, sans aucune recherche d’impartialité, sans jamais relativiser son propos, ne serait-il pas l’exercice le plus facile qui soit?

    Inutile dans ces conditions d’ammorcer le moindre commencement de discussion.

    Un mot en revanche sur le clip de Synchronize ; esthetique proche de l’univers de Burroughs, desillusionné et festif à souhait!

    J’etais à leur soirée de lancement au point FMR, J Cocker etait en forme, même si j’ai surtout etais marqué par la prestation de Tristesse contemporaine…

    Olivier

  3. Olivier ***même si j’ai surtout etais marqué par la prestation de Tristesse contemporaine…***

    Pour moi, c’est ça la tristesse contemporaine ! Pourtant t’avais bien commencé mais là, pfiou …

  4. Pierig, tu racontes vraiment des conneries là. Que cet album ait été surestimé, très voire trop attendu, et adulé sans même avoir été écouté est très probable, et on peut le regretter. Pour autant, c’est un album assez excitant qui marie finement le sens de l’efficacité d’une musique de club, à des choses plus mentales, plus aventureuses.
    Ca me parait quand même assez désolant de comparer Discodéine à la french touch, de parler de « chefs d’oeuvres » pour leur remix de Yelle, puis de les descendre. Si on devait leur trouver une filiation, elle ne se situerait certainement pas du côté de Justice. On ne comprend pas vraiment ce qui t’anime. Entre ce papier et leur musique, je ne me fais pas d’illusion sur ce qui restera, et ce qui finira au fond d’une cuvette.
    A ta santé, et aux inflammations de ton système digestif.
    Matthieu

  5. Ironie absolue pour Yelle et compagnie, quand même !
    Pour moi, un album sans intérêt. Je ne fais pas de filiation avec Justice en terme de musique, je suis d’accord rien à voir, juste en terme de fait et d’excitation depuis.

  6. de « On déconne, car il vaut mieux en rire qu’en pleurer, et ne soyons pas ridicule, mais tout ce que je dis, je le pense ». Par exemple je pense qu’il aime réellement Mylène Farmer. Peut-être faut-il être un peu dandy pour comprendre. Ce journaliste n’est pas en phase, d’autre part il me paraît un peu imbu de lui-même (genre il s’extasie sur 1e nom d’un ingénieur du son car il SAIT que c’est le mixeur d’untel et que peu de gens de gens le savent et il est content d’étaler son savoir

  7. vierge des années 90, une voix fluette et un instrumental minimaliste pour marier le Moon Safari au Scorpio Rising ; mais quand le résultat est bâclé par un agencement post-années 2000 au synthétiseur d’un Tellier bien abîmé (Antiphonie), ça donne une bouillabaisse façon maroilles, consanguinité Nord-Sud indigeste à passer un week-end au Finistère, direction la Fistinière (D-A feat Baxter Dury). Et v’là qu’on s’efforce de feinter le vide rythmique sidéral par des facéties électroniques de caniveau (Relaps) inspirant à décrocher le Gérard «du lourdingue qui tente une musique

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